SFMG - Société Française de Médecine Générale

Avril 2020 Claire LE BELLEGO

Résumé

INTRODUCTION : La surmédicalisation est un problème de santé publique faisant référence aux pratiques médicales non validées en termes de bénéfices apportés aux patients, potentiellement nuisibles et donc inutilement coûteuses. Les patients participent à ce phénomène et en subissent les conséquences. L’objectif de l’étude est de recueillir le ressenti, le vécu, la vision critique des patients pour connaître les aspects de la surmédicalisation qu’ils évoquent. Il s’intègre au projet global de la « Top Five List » française en médecine générale visant à identifier des services médicaux relevant de la surmédicalisation.
METHODES : Réalisation d’une étude qualitative auprès de patients d’Ile-de-France majeurs, maitrisant la langue française. Recueil des données par entretiens individuels à l’aide d’un guide d’entretien, de juin 2017 à mai 2019. Retranscription et anonymisation des entretiens puis analyse par théorisation ancrée à l’aide du logiciel Nvivo12.
RESULTATS : Dix-huit patients ont été interrogés. L’étude montre que le patient est actif dans le système de soin lorsqu’il ressent un besoin de soins. Il peut faire preuve d’autonomie avant, pendant, et après la consultation médicale. Son action peut être influencée par des facteurs intrinsèques et extrinsèques, ainsi que par la relation médecin-patient. Lorsque la consultation médicale a lieu, le patient a une vision critique des prescriptions de son médecin qu’il peut considérer comme insuffisantes et inadéquates ou exagérées et inadéquates ou bien adaptées. Cette vision critique peut avoir des conséquences sur les actions thérapeutiques qui peuvent être déclenchées ou non par le patient.
DISCUSSION : Une relation de confiance entre médecin et patient, ainsi qu’une bonne communication entre eux apparaissent comme fondamentales. Certains patients associent cette relation de qualité à une diminution de leur demande de médicaments ou d’examens complémentaires. Une communication de qualité entre médecin et patient aboutissant à une décision partagée semble donc apparaître comme une piste pour lutter contre la surmédicalisation.
Mots clés : Surmédicalisation, Recherche qualitative, Patients, Communication

Summary

INTRODUCTION : Medical overuse is a public health problem referring to non-validated medical practices, with no clear benefits, potentially harmful and therefore unnecessarily costly. Patients participate in this phenomenon and suffer the consequences. The objective of the study is to collect the feelings, experiences and critical vision of patients in order to understand the aspects of medical overuse that they evoke. It is part of the global project of the French "Top Five List" in general medicine, which aims to identify medical services related to medical overuse.
METHODS : Qualitative study carried out among patients in the Ile-de-France region who are adults and fluent in French. Data collection through individual interviews using an interview guide, from June 2017 to May 2019. Transcription and anonymization of the interviews, followed by analysis by grounded theory using Nvivo12 software.
RESULTS : Eighteen patients were interviewed. The study shows the patients is active in the care system when he feels a need for care. He can show autonomy before, during, and after the medical consultation. His action may be influenced by intrinsic and extrinsic factors, as well as by the doctor-patient relationship. When the medical consultation takes place, the patient has a critical view of his or her doctor's prescriptions which he or she may consider insufficient and inadequate or exaggerated and inappropriate or well adapted. This critical vision may have consequences on therapeutic actions which may or may not be triggered by the patient.
DISCUSSION : A trust-based relationship between doctor and patient, as well as good communication between them appear to be fundamental. Some patients associate this quality relationship with a decrease in their demand for medication or complementary tests. Quality communication between doctor and patient leading to a shared decision therefore seems to be a way of combating medical overuse.
Key words: Medical overuse, Qualitative research, Patients, Communication
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