SFMG - Société Française de Médecine Générale

Avril 2017 Etude qualitative par entretiens semi-dirigés

RESUME

Introduction : Les conséquences d’une consommation excessive d’alcool sont bien établies. Cependant, le nombre de patients pris en charge est bien inférieur au nombre de personnes concernées et la situation, contrairement à celle des autres addictions, ne progresse pas significativement depuis une vingtaine d’années. Nous nous sommes interrogés sur cette contradiction et nous avons tenté d'identifier les facteurs influençant, en médecine ambulatoire, l’évocation de la consommation d'alcool et la prise en charge des patients qui font un mésusage de l’alcool.
Méthode : Nous avons réalisé une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 12 médecins généralistes, 6 professionnels de l’alcoologie et un ancien patient, en Poitou-Charentes. Les entretiens ont été retranscrits en verbatim puis analysés de manière thématique. La saturation des données a été atteinte et les données ont été triangulées.
Résultats : Nous avons identifié plusieurs facteurs influençant les pratiques des médecins généralistes, dont certains freins déjà connus comme le manque de temps, l’insuffisance de formation et de compétences sur le sujet. D’autres ont été mis en évidence, comme les représentations, la notion de la morale, le rapport intime à l’alcool du médecin et sa vision de son propre rôle. Le témoignage des alcoologues a permis d’entrevoir une vision différente de ces mêmes facteurs. Ils proposaient principalement aux médecins généralistes un travail de questionnement sur soi à propos de leur rapport à l’alcool, de leur métier, du patient, de l’autre en général.
Conclusion : Ce travail a permis d’entrevoir, au travers des freins dits "secondaires", des leviers pour agir et améliorer la prise en charge des patients mésusant l’alcool. Se concentrer sur le médecin lui-même et non sur le sujet "alcool" serait une piste pour lever les barrières qui perdurent malgré les formations.

Mots clés : médecine générale, alcool, mésusage de l'alcool, alcoologie, addiction.

SUMMARY

Introduction : The consequences of excessive alcohol consumption are well known. However, the number of patients who are being supported are well below the number who are affected. Despite the progress of treatment of other addictions, the situation has not improved significantly in the last 20 years.
We have researched this anomaly and tried to ascertain the factors which influence the management, in general practice, and subsequent follow up support of patients for alcohol abuse.
Method : We have carried out a qualitative study by semi-structured interviews with 12 GPs, 6 specialists in alcoholism and a former patient. The interviews have been transcribed 'in verbatim' and analysed in a systematic manner. Data saturation has been achieved and datas have been triangulated.
Results : We have identified several factors which influence GP's practises including, already assumed restraints, such as lack of time, insufficient training and skills in the subject. Other factors have been highlighted such has representations, the concept of moral, the doctors own relationship with alcohol and his own perception of his role. The testimony of the alcohol specialists give us a different vision of the same evidence. In principle, they proposed a different form of self questioning for the GPs with respect to their relationship with alcohol, their profession, patients and other things in general.
Conclusion : This study has provided a glimpse into ways to act and improve the support of patients who misuse alcohol through lifting 'secondary' restraints. Focussing on the doctor himself and not on the subject of alcohol would be a start in breaking down the barriers that remain despite training.

Keywords : general practice, alcohol, misuse of alcohol, alcohology, addiction.

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