SFMG - Société Française de Médecine Générale

Octobre 2016 Audrey TIFFORIOT

INTRODUCTION

Les troubles dépressifs sont devenus une préoccupation majeure en médecine générale. La différence de prévalence entre les sexes a bien été établie mais plusieurs questions subsistent quant à l’étiologie de cette différence. Notre objectif était de décrire les principaux facteurs de stress associés aux troubles dépressifs afin de mieux comprendre cette inégalité de genre face à la dépression.

METHODE

80 654 personnes ont été incluses âgées de 18 ans et plus issues de la cohorte Constance. L’échelle CES-D a été utilisée pour l’évaluation des troubles dépressifs. Une analyse multivariée par régression logistique a permis l’identification des facteurs associés à la dépression chez la femme puis chez l’homme.

RESULTATS

La prévalence des troubles dépressifs était de 13.7%. Le faible niveau d’étude (OR=1.6, IC95%(1.11-2.30), p<0.05) ainsi que l’inactivité professionnelle (OR=1.58, IC95%(1.07-2.31), p<0.05) sont associés à la survenue d’un trouble dépressif et ce uniquement chez la femme. Chez la femme, ce lien existe aussi avec la pratique sportive régulière (OR=0.83, IC95%(0.75-0.93), p<0.01). L’homme (OR=1.56, IC95%(1.38-1.77), p<0.001) semble plus sensible au célibat dans l’apparition d’un trouble dépressif que la femme (OR=1.28, IC95%(1.13-1.45), p<0.001). Enfin, seulement chez l’homme, la pratique pendant l’enfance de langues étrangères excluant le français (OR=1.79, IC95%(1.41-2.25), p<0.001) est associée à la survenue d’un trouble dépressif.

CONCLUSION

Notre étude montre peu de différence d’exposition aux facteurs de stress entre les deux sexes. L’analyse des autres composantes de la dépression sera nécessaire pour comprendre cette différence de genre.

MOTS CLES

dépression, troubles dépressifs, différence de genre, inégalité homme/femme
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