Janvier 1986
Depuis 25 ans, j'exerce la Médecine Générale et en même temps je prends en charge des malades alcooliques dans 2 centres d'alcoologie de l'O.C.H.S.*. C'est à ce double titre que je voulais vous faire part de quelques réflexions sur les rapports de la Femme Alcoolique avec son Médecin.
L'expérience de tout médecin généraliste montre que ces rapports sont difficiles, semés d'emb6ches, de déc8ftion mais aussi de satisfaction. La Femme Alcoolique apparait dans ma pratique de plus en plus fréquente, comme si les années écoulées lui avait permis de sortir de la clandestinité.
Néanmoins il n'est pas question ici d'exposer une forme particulière de la morbidité, ni d'en faire une analyse approfondie. Il s'agit, à partir d'observations recueillies de 1980 à 1985 parmi d'autres, de pointer quelques particularités du discours de la femme alcoolique et de montrer comment à travers ce discours peut se construire laborieusement un processus de stabilisation, voire de guérison.
En effet au cours des consultations successives, au Centre comme à mon cabinet médical, c'est essentiellement un entretien qui se déroule. L'examen somatique est réduit au minimum, comme la pesée, la prise de T.A., la palpation du foie, la recherche des réflexes, mais ce minimum reste présent comme pour signifier qu'il ne s'agit pas d'un simple entretien, mais bien là d'une relation médicale.
De consultation en rendez-vous, de semaine en semaine, l'entretien va se poursuivre pendant des mois ou même des années et traitera de tous les sujets qui tiennent au cœur de la malade. Je m'efforce en fin de consultation de rédiger un résumé de cet entretien et certaines observations de mes malades, regroupent plusieurs dizaines de consultations. C'est à l'intérieur de ces histoires de malades que je voudrais vous conduire aujourd'hui.
* Communication présentée lors de la Séance de Publication de Travaux S.F.M.G. NANTES le 07-12-85 ** Adresse de l'auteur: 52 bd H. Orrion - 44000 NANTES
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L'expérience de tout médecin généraliste montre que ces rapports sont difficiles, semés d'emb6ches, de déc8ftion mais aussi de satisfaction. La Femme Alcoolique apparait dans ma pratique de plus en plus fréquente, comme si les années écoulées lui avait permis de sortir de la clandestinité.
Néanmoins il n'est pas question ici d'exposer une forme particulière de la morbidité, ni d'en faire une analyse approfondie. Il s'agit, à partir d'observations recueillies de 1980 à 1985 parmi d'autres, de pointer quelques particularités du discours de la femme alcoolique et de montrer comment à travers ce discours peut se construire laborieusement un processus de stabilisation, voire de guérison.
En effet au cours des consultations successives, au Centre comme à mon cabinet médical, c'est essentiellement un entretien qui se déroule. L'examen somatique est réduit au minimum, comme la pesée, la prise de T.A., la palpation du foie, la recherche des réflexes, mais ce minimum reste présent comme pour signifier qu'il ne s'agit pas d'un simple entretien, mais bien là d'une relation médicale.
De consultation en rendez-vous, de semaine en semaine, l'entretien va se poursuivre pendant des mois ou même des années et traitera de tous les sujets qui tiennent au cœur de la malade. Je m'efforce en fin de consultation de rédiger un résumé de cet entretien et certaines observations de mes malades, regroupent plusieurs dizaines de consultations. C'est à l'intérieur de ces histoires de malades que je voudrais vous conduire aujourd'hui.
* Communication présentée lors de la Séance de Publication de Travaux S.F.M.G. NANTES le 07-12-85 ** Adresse de l'auteur: 52 bd H. Orrion - 44000 NANTES
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