SFMG - Société Française de Médecine Générale

Octobre 2001 Bataillon R
INTRODUCTION
Actuellement, l’audit clinique est probablement le modèle d’évaluation des pratiques médicales le plus diffusé. Il s’agit d’une méthode d’évaluation qui permet, à l’aide de critères déterminés, de comparer l’activité médicale d’un médecin à des normes ou à un groupe de médecins. L’objectif poursuivi est de susciter, à travers la mise en évidence d’un écart, une analyse de la pratique afin de l’améliorer.
Cette méthode est efficace à condition de respecter certaines conditions : Choisir un thème répondant à des préoccupations réelles des médecins, provoquer une démarche participative, déterminer un objectif ciblé sur l’amélioration des pratiques et non sur l’évaluation des personnes, avoir un promoteur dont la légitimité professionnelle est reconnue...Cependant, elle se heurte à la disponibilité des médecins et leur capacité à recueillir des données lors des consultations. Il est donc illusoire de vouloir recueillir toutes les informations nécessaires à l’analyse de leur pratique. De plus, ce travail d’analyse, pour être efficace, doit s’inscrire dans un processus continue s’intégrant à la pratique quotidienne des médecins.
A la lumière de ces constats, l’Union Régionale des Médecins Libéraux du Poitou-Charentes a élaboré une méthode d’audit clinique qui puisse s’intégrer dans la pratique quotidienne des médecins tout en respectant les facteurs de réussite décrits précédemment.

METHODE
Pour mettre en œuvre cette méthode, un groupe de 10 médecins généralistes a été constitués. Il s’agit de médecins n’ayant aucune expérience de FMC ou d’évaluation des pratiques, ni aucune responsabilité professionnelle.
Dans un premier temps, il leur a été demandé de préciser leurs attentes par rapport à l’évaluation des pratiques puis de noter leurs préoccupations professionnelles. Au total, plus de 20 « thèmes » ont été recueillis. Chacun d’entre eux a été précisé et argumenté en utilisant les critères suivants : La fréquence en médecine générale, les écarts supposés entre la pratique et l «état de l’art», la possibilité d’améliorer la qualité des soins grâce à l’intervention des médecins, l’existence d’une relation établie entre les soins dispensé et l’état de santé de la population.
Dans un deuxième temps, les médecins ont voté pour 6 thèmes : Les chutes des personnes âgées, les démences, les suicides et les tentatives de suicides chez les adolescents, les demandes abusives, l’observance des mesures de prévention, le dépistage de certains cancers. Pour chacun de ces thèmes, il leur a été demandé de préciser les problèmes qu’ils rencontraient et leurs attentes par rapport à un dispositif
d’auto-évaluation. Sur la base de ces informations, des indicateurs ont été construits, des fiches élaborées et une méthode définie. Elle s’appuie sur un recueil d’information très simple (quelques items, pour quelques patients vus en consultation) et un retour d’information sous la forme d’un rapport d’une page sur la quelle figurent les ratios personnels (fréquence du thème, caractéristiques des patients...) par rapport à son nombre de consultations et de visites, le positionnement de ces éléments par rapport au groupe sous forme de tableaux ou de représentations graphiques et des éléments de référence extérieurs provenant de la littérature française et internationale.

Dans un troisième temps, les médecins vont tester la méthode proposée afin de nous permettre de répondre aux questions suivantes :
ß Les modalités de recueil d’information sont-elles acceptables dans la pratique quotidienne d’un médecin généraliste ?
ß Les consignes de remplissage et les modalités du recueil sont-elles claires, compréhensibles ?
ß Le retour d’information proposé répond-il aux questions et aux attentes des médecins généralistes ?
ß Le dispositif d’auto évaluation a-t-il été utile aux médecins généralistes ? Les a-t-il aidé à analyser leur pratique et à l’améliorer?
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