SFMG - Société Française de Médecine Générale

Janvier 2013

 La flambée médiatique grand public et les échanges au sein des institutions comme entre les professionnels de la santé sur et autour du thème des contraceptifs de 3eme génération ne sont-ils simplement qu'un débat de plus sur la gestion des risques et la relativisation périodique de la notion de progrès en santé ?
 
Les arguments et surtout les croyances et représentations des uns et des autres alimentent un feu qui éclaire pourtant d'autres aspects plus ou moins explicitement présents dans les débats : les conflits de frontières et de territoires selon les acteurs.

- ce sont d'abord les frontières immédiatement visibles entre les médecins généralistes et les gynécologues. La place des sages femmes pourtant impliquées est restée dans l'ombre, au second plan.
- puis celles qui distinguent les niveaux de robustesse ou de crédulité des arguments et preuves dans les connaissances effectives ou alléguées sur le thème des stratégies bénéfices risques dans les décisions et prescriptions.
- celles des limites poreuses entre préférences de modes de vie des usagères de contraception et des préférences professionnels de la santé dans lequel la part du clientélisme est variable selon les moments.
- celles de la communication scientifique et sociale en but à des contradictions d'enjeux collectifs politiques et économiques,
- celles des idéologies sociales et religieuses liées à la contraception, objet de décisions politiques récentes comme le remboursement de la contraception pour les mineures ou la prise en charge à 100% des IVG.
- celles entre approches individuelles des personnes et celles de la santé publique alternativement comme argumentaire, prétexte ou posture de pouvoir.
- celles entre décideurs politiques et des divers lobbyings industriels, professionnels et associatifs qui défendent leurs territoires respectifs donc la surveillance des frontières ou la construction de murs législatifs ou administratifs.
- celle des frontières entre les spécificités, compétences et performances respectives des soins primaires, secondaires et tertiaires avec un socle des soins primaires régulés et coordonnés via le médecin traitant.
- enfin, obligation d'information oblige, la confirmation de la chute des frontières entre savoirs profanes et professionnels, quand le débat, à défaut d'être clair et compréhensible, est exposé de partout via les supports de communications électroniques.

Cette liste non exhaustive nous rappelle que ces conflits de frontières surviennent à un moment particulier de l'évolution et de la réorganisation structurelle de notre système de santé. Elle est indissociable de la vision de la hiérarchie des pouvoirs entre les métiers, les disciplines et les institutions et acteurs du champ sanitaire et social.

- Comment ne pas évoquer les travaux de sociologie des métiers de M. Dagnaux en 1988 (1) sur la construction de la gynécologie médicale essentiellement autour de la connivence culturelle mais aussi celle des hiérarchies et stratégies d'influence des professions de santé selon la discipline, le cadre d'exercice et le genre ?
- Comment ne pas souligner, au moment de la féminisation du métier de généraliste, que l'année 2012 a été celle du 1er colloque national intitulé « Le médecin généraliste pour la santé des femmes» ?

La lecture attentive et distanciée de la controverse des contraceptifs de 3eme génération est indispensable pour ne se tromper ni d'objet, ni d'enjeux. Le brasier médiatisé du moment en témoigne et nous éclaire. Mais la fumée des débats et escarmouches de frontières ne doit pas faire écran à une lecture à moyen et long terme des aspects qualité-sécurité des soins synergiques partagés, le « share care », et ni de l'évolution nécessaire de l'ensemble des métiers et des rôles, dont celui des femmes elles-mêmes.

Dr Jean Luc Gallais, Directeur du conseil scientifique SFMG

(1) Dagnaud, M, & Mehl, D. Les gynécologues: Une profession influente. Sociologie du Travail, 1988, 30 (2), 287-300.
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